À propos


Fille du printemps, bercée par une enfance poyaudine, sur des terres d’ocres et d’argiles, j’ai appris à y imprimer ses couleurs, ses odeurs, ses joies et ses solitudes.


Ces promenades en forêt où mon père m’a appris à regarder les arbres avec respect, à les aimer, font de moi une âme sensible à la nature. Quel plaisir de découvrir les champignons au détour d’un fossé, d’une mare, ou doucement enveloppés dans la mousse garnie de la rosée du matin, de grimper sur les tas de bois sans les faire rouler ou d’apercevoir les animaux de la forêt. Et s’asseoir au détour d’une clairière, s’asseoir et observer la lumière filtrer à travers les feuillages des branches, imaginer la vie de ces créatures de la forêt…

Sans compter que nous vivions au bord d’une rivière et que là aussi les excursions étaient nombreuses. Cette région, habitée par les nombreux étangs qui se dévoilent à l’orée d’un bois, alors que tu écartes la dernière branche d’un buisson, se livre à toi dans sa splendeur. Si tu es patient tu verras entre les vagues de brume, un héron cendré perché sur sa patte et qui attend le passage d’un poisson ou bien le chant de la rainette, à moins que tout simplement il ne reste planté là en attendant que se dissipe le brouillard. Parfois il donne l’impression de dormir mais il n’en est rien. Il veille aux sons environnants que lui amène le vent.

Ces moments ont particulièrement développé mon imaginaire.
Entre terre et eau, air et feu cette région m’a permis d’y trouver le 5ème élément.

Mes peintures racontent un peu ces histoires avec très souvent un bestiaire imaginaire propre aux créatures fantastiques de ces lieux. J’y développe aussi la traduction d’une culture de l’instinct et de l’inconscient. C’est également un langage universel qui permet de se connaître et se reconnaître par delà les mots.

On a tendance à attendre de l’artiste une production identifiable, reconnaissable immédiatement, mais je ne suis pas dans cette démarche. Les couleurs, les formes se placent sur la toile là où elles ont envie d’aller. Puis je les assemble en harmonie. Je reste concentrée sur la composition, les rythmes… Quand je « rentre » dans mon tableau, c’est un peu comme une libération, un partage. Je m’y livre dans le geste spontané et cela devient l’expression d’une sensibilité.

Lorsque je peins, je laisse mon esprit vagabonder. J’essaie de peindre l’instant que je vis. La couleur m’a toujours fascinée. Couleurs franches, couleurs vives… celles d’une terre qui éclate de ses couleurs au printemps. Les paysages, les herbes, les arbres… sont autant de points de départ d’une traduction de ce que j’y vois et qui révèle mon plaisir de la création.


Coups de coeur